En ce temps-là, les voitures côtoient les chars à bancs, les petites épiceries se meurent, les feux de la Saint-Jean éclairent la nuit du 24 juin…
Sur la place du Village, au soleil des après-midi d’hiver ou par la tiédeur des soirées d’été fleurant tous les parfums de la garrigue, le banc réunit ses habitués. Les conversations vont bon train entre voisins : Marius, Berthe, Joseph, Marthe ou les autres, et surtout Fifi et Mlle Rosine. On commente, on commère, on médit, on exagère, on dramatise sans état d’âme. Rien n’échappe à la critique, tout offre matière à discussion passionnée : fêtes, deuils, noces, rumeurs.
Le Village est un microcosme de la société, où tous les caractères sont représentés, avec leurs vertus… et leurs travers ! Mais qu’un malheureux se trouve dans l’épreuve, la solidarité joue aussitôt.
Le banc est le cœur de ce Village anonyme — il pourrait être le vôtre, ou le mien… Je laisse votre imagination le situer à sa fantaisie.
Hélène Gimond